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  • kocat

Ces labels qui comptent ou qui ont compté (pour moi) : Drunken Fish records

Dernière mise à jour : 22 avr. 2020



Combien de labels disparaissent chaque année..? Un nombre incalculable bien sur... Un label c'est comme un homme, il vient, il part, il vit, il meurt... Combien restent-ils de labels de la fin des années 80 et du début des années 90 aujourd'hui ? Pas beaucoup je crois... Des labels indépendants, il y en a des gros, devenus des grosses boites "capitalistes", des moyens, des petits et des microscopiques. Leur durée de vie est variable... Cela dépend des hasards, des opportunités, des rencontres. Rien n'est écrit, Touch&Go, Amphetamine Reptile, Too Pure (par exemple) en leur temps étaient des labels incontournables, voir majeurs et puis plus rien... Difficile d'y voir clair et de savoir véritablement de quoi il en retourne. De la lassitude, ou tout simplement un manque de trésorerie, à l'aube des années 2000, quand la musique (même indépendante) a entamé son virage du digital, elle a laissé bon nombre de labels sur le carreau... Ce fût l'hécatombe. Bien sur d'autres ont vu le jour, plus alertes avec les nouveaux fonctionnements... Mais sans vouloir trop m'avancer leur durée de vie semble de plus en plus courte, et surtout le sens qu'ils ont d'exister... Un label ? Pourquoi faire ? Pour qui ? Pour quoi ? A qui ça sert, et à quoi... Autant de questions qui me semblent aujourd'hui désuètes. Il fût une époque où les auditeurs écoutaient tout un catalogue d'un label : certains achetaient les yeux fermés toutes les productions, faisant une confiance aveugle aux choix éditoriaux de ceux qui les animaient...


Au début des années 90, Darren Mock créa un label dénommé Drunken Fish Records, il avait commencé les hostilités avec un fanzine du même nom, dont il est sorti un seul numéro. Quittant San Monica pour San Francisco, Darren Mock mit sur pied une toute petite structure qui restera un des labels les plus aventureux de la décennie des années 90. Drunken Fish est aujourd'hui culte. Son catalogue est assez réduit, mais par contre particulièrement intéressant. Darren Mock à travers son label a été un découvreur et un défricheur absolument génial. A l'époque où moi-même je réalisais un fanzine, j'étais rentré en contact avec lui. C'était le début d'internet. L'époque où les modems crépitaient et mettaient trois plombes à se connecter, où j'avais un Mac IISI avec 32 MO de mémoire vive et 40 MO de disque dur et où je me débrouillais pour faire des tas de choses. Darren était un gars extraordinairement gentil, passionné, avec lequel j'échangeais longuement sur les sorties qu'il proposait. Le label a traversé la décennie des années 90 puis a disparu, laissant derrière lui un catalogue foisonnant, à l'identité marquée et nous révélant des projets fascinants. J'ai découvert Drunken Fish avec le premier album de Bardo Pond "Bufo Alvarius" et par la même le groupe de Philadelphie. Une révélation... Bardo Pond (le deuxième album "Amanita" co-produit par Matador & Drunken Fish signe leur départ vers Matador) nous proposait un Space Rock psychédélique hypnotique... Ce fût comme si je prenais un produit hallucinogène, dont d'ailleurs le groupe s'intéresse de prêt tout au long de sa discographie (Bufo Alvarius est le nom du crapaud dont on retire une substance psychoactive...). Une expérience sonore envoûtante dont on se remet difficilement. Dès lors j'ai voulu découvrir plus en profondeur le label, et je suis rentré en contact avec Darren. Il m'a envoyé dans un premier temps une cassette "compilation" avec quelques uns des projets qu'il produisait. Dans l'ensemble Drunken Fish était dédié au Drone, à l'Ambient, au Rock psychédélique et à toutes sortes d'expérimentations sonores (électroniques...). C'est ainsi que je découvrais des artistes et des groupes tel que Roy Montgomery, Birchville Cat Motel, Hash Jar Tempo, Starfuckers, Sferic Experiment, rhBand, Brother JT, Atman... Des projets barrés, les uns plus que les autres, et les liens esthétiques avec un label comme Kranky ne me semblait pas inappropriés. Darren avait également développé une filière avec la Nouvelle Zélande, c'est ainsi que des musiciens comme Roy Montgomery, Birchville Cat Motel, Peter Jefferies illustraient parfaitement cette orientation et nous montrait combien dans cet île lointaine, un bon nombre de musiciens se distinguaient par leur volonté de s'affranchir des codes. Je retrouvais également sur le label des groupes comme Trumans Water, The Folk Implosion ou Rocket from the crypt, croisés par ailleurs, et qui complétaient un catalogue dédié franchement et résolument à l'expérience sonore. A noter que Hash Jar Tempo est un projet réunissant les membres de Bardo Pond et Roy Montgomery pour un résultat avant-gardiste passionnant. Drunken Fish clôturera la décennie avec une compilation réunissant des projets venus d'ailleurs et cousins, comme Flying Saucer Attack, Jessamine, Lorren Mazzacane Connors, Charalambides et puis des projets maisons comme Roy Montgomery, Bardo Pond et qui reste une expérience musicale à vivre. On s'en remet lentement... Quelques disques de plus en 2000 et une réédition en 2006 d'un album de Atman et puis plus rien... Le label s'est fait mutique...

Bardo Pond

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