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  • kocat

Au commencement (suite)...

Dernière mise à jour : 4 juin 2020

Pour Noël 1986, mes parents m'achetèrent un nouvel équipement Hi-Fi.

Avec ma mère nous sommes allés aux Nouvelles Galeries, route de la Charité à Bourges.

C'est là-bas que nous avons trouvé une chaine HI-Fi compact, tout en un.

Ampli et Double cassettes intégrées, et platine vinyls. Un petit bijou... Je passais une nouvelle étape... L'écoute y était fantastique pour moi. Je pouvais écouter ma musique confortablement, et qualitativement.

C'était en tout cas mon sentiment à l'époque. Ce double cassette me permettait non seulement d'écouter mes cassettes habituelles, mais je découvrais avec bonheur le principe de la copie sur cassette vierge : non seulement d'une cassette à l'autre, mais aussi d'un disque vinyl à une cassette vierge... Le début de la fin...

A cette époque j'avais beaucoup de cassettes, mais aucun vinyls. Mes parents avaient abandonné l'écoute de ces derniers.

Du coup c'est à ce moment là que j'ai récupéré tous leurs disques... Les Léo Ferré, les Graeme Alwright, Les Jean Michel Jarre, les Serge Reggiani, les Vangelis, Les Neil Diamond, enfin tous les trucs dont j'ai pu parlé précédemment.

Mais j'avais envie d'autres choses... J'avais passé l'étape de la bande FM, de la radio libre... L'étape de l'arrivée de NRJ.

J'avais passé la vague Michael Jackson et son "Thriller" (je crois que j'étais en 6ème, j'avais un pote qui ne jurait que par ça).

Il y avait ce temps où on se faisait des cassettes vierges remplies de tubes de l'époque : Duran Duran dont j'étais dingue (Mon frèro était revenu d'Angleterre et d'un voyage scolaire avec un tee shirt à leur effigie, le groupe avec un tigre à leurs pieds enchaîné, j'en ai été très admiratif), Tears for fears et leur fameux "Shout", Frankie Goes To Hollywood, Culture Club et tant d'autres trucs du genre... En 4ème j'avais pris la claque The Cure avec leur album "The head on the door". La France était totalement sous l'emprise de la bande à Robert Smith. J'étais littéralement sous le charme de cette musique. Le groupe me fascinait

avec leur look que je trouvais improbable : maquillage, cheveux en pétards, tout de noir vétu... J'en avais fait mon accoutrement également. Je n'avais jamais entendu parler d'eux auparavant, alors qu'ils se démenaient depuis 1979...



J'avais bien entendu parler du punk.

Mais plutôt pour le côté un peu folklorique des choses... Quand j'allais en ville, à Nîmes, je voyais bien quelques personnages, aux crêtes proéminentes, mais je n'avais pas fait de lien avec la musique... Autour de moi personne n'avait vraiment mesurer

le phénomène culturel. C'était juste un peu comme une jeunesse de l'époque qui "devait se faire" et qui avait opté pour ce look étrange et incompris... Des hurluberlus, aux accoutrements inadaptés, qui étaient surtout des gens infréquentables, le début

au final de la dégénérescence de notre société de consommation...

Je commençais à regarder "Les Enfants du rock" sur Antenne2, où justement The Cure occupait une place prépondérante, avec des retransmissions de concerts (celui d'Orange) et des interviews de Robert Smith.

Son discours me surprenait : iconoclaste, surréaliste, déjanté... On y parlait du Punk, de la New Wave (Cold Wave), du funk... Je commençais à acheter mes premiers magasines musicaux. Je découvrais au hasard Best, dans lequel je pouvais lire des trucs sur The Cure, et du coup sur plein d'autres trucs. On en parlait partout, et pourtant je me sentais tout seul

à écouter ce genre de musique. Il faut dire qu'autour de moi, au collège, mes camarades n'étaient pas très enclin à ce type de son.

Ils écoutaient les trucs du moment, de la variété (Balavoine, Goldman). J'avais un copain qui ne voyait que par Supertramp. J'avais découvert ça... Ma mère m'avait acheté d'ailleurs une cassette d'eux, l'album avec le piano sous la neige "Even in the quietest moments...". J'aimais bien. Surtout la face B, des titres comme "From now on" ou "Fool's overture"... Mais rapidement, avec la spontaneité et l'énergie de The Cure, j'ai trouvé ça plutôt "pompeux"... Je m'en suis éloigné.



Je préférai l'urgence de Cure, le côté brinquebalant, la voix émouvante de Smith... Cette cassette tournait en boucle. Les vidéos du groupe étaient diffusées aux "Enfants du rock" : "Between days", "Close to me", et même je crois qu'elles étaient diffusées au top50... Au début de ma trosième, c'est le premier tournant. J'étais à Vauvert, chez mon frèro...

Lui il était au lycée à Nîmes. Il avait un pote qui avait un oncle. Et cet oncle avait une discothèque... De dingue...

Eric rentrait le soir ou le mercredi midi, ou le samedi midi avec des skeuds que ce copain lui prétait pour écouter. Et là, ce fût la "révolution". D'abord Eric ramena The Stranglers et leur "Rattus Norvegicus", puis Gun Club et leur "Fire of Love", puis Talking Heads et leur premier album "77", puis "Fear of music", Polyrock et leur premier album, et des trucs français comme Marquis de Sade avec "Rue de Siam"... Un cataclysme, un choc culturel... Quel bonheur... D'un coup un nouveau monde s'offrait à moi... Nous nous empressions de copier tout ça sur cassette... Et nous écoutions ça inlassablement... Je n'arrivais pas forcément

à rentrer dans tous les disques, de la même manière. Parfois il me fallait de nombreuses écoutes... Mais j'avais une soif de découverte incommensurable... Ce fût une période bénite... Avec le recul cet oncle devait avoir une collection phénoménale et rare... Je ne l'ai jamais vu. Mais je crois qu'Eric oui... Quelques mois plus tard, je partais dans le centre de la France, quittant le midi...

J'intégrai en cours d'année une classe, dans un nouveau collège... J'étais propulsé en 3ème 6. Et parmi tous mes nouveaux camarades, il y en avait un qui était "typé"... Doc, perfecto, tee shirt "Exploited", badges, trousse customisée avec des A et des noms de groupes divers, que je ne connaissais pas encore.

De suite nous nous sommes rapprochés, c'est les Stranglers qui nous unirent... The Cure, ils trouvaient que c'était un groupe de nazes, de gonzesses... Ils préféraient des trucs plus violents, plus énervés.

Et c'est à ce moment là que mes parents m'achetèrent cet équipement dont je parle plus haut...

Je n'avais donc que des cassettes, principalement enregistrées. Et aucun vinyl.

Je n'avais pas encore mis les pieds chez un disquaire... A l'époque même dans les supermarchés ils vendaient des vinyls. Ma mère me commença donc ma discothèque vinyls,

où un jour de course, elle compléta le cadeau de la chaîne avec 4 disques. Il y avait un bac CBS. Ma mère choisit selont ses goûts, ses connaissances, et ce dont elle avait entendu parler par mon intermédiaire : le "Feline" des Stranglers, le "Greatest Hits" de Cohen, un Bob Dylan et un Bob Marley...

C'était le début de ma discothèque.



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