En voilà une question intéressante que l'on peut se poser pendant un confinement... Une question comme une autre...Tout aussi conne qu'une autre, mais pas complètement non plus... Pendant ce confinement, on aurait pu s'imaginer que les gens aurait écouter du son, tant et tant... Et bien non... Le streaming présenté comme le futur de la musique par bien des personnes, voir comme le format standard d'aujourd'hui, ne semble pas faire l'unanimité chez les consommateurs de musique. Bien au contraire, l'écoute du streaming, recule. Etonnant ? Les spécialistes (dont nous regorgeons) nous expliquent que c'est normal... Le streaming s'écoute le vendredi et le samedi prioritairement, certains disent le mercredi... Et là, avec le confinement, il paraît que c'est dimanche tous les jours. Et le dimanche on écoute pas de streaming... D'habitude on fait ça en allant au taf, ou avant de sortir... On nous explique ceci, cela... D'autres évoquent que les gens n'ont plus rien pour écouter du son chez eux, plus de Hi-Fi, juste un téléphone, ou ordi portable... Peut être mais dans ce cas là se serait surtout les formats physiques qui devraient en souffrir (et on a vu ce phénomène effectivement se produire depuis de nombreuses années, même si il y a quelques résistances). Les consommateurs de musique, une fois confinés, n'écoutent plus de musique sur leur téléphone ou leur ordinateur parce que c'est dimanche ? Cette idée me semble quelque peu simpliste, ne croyez-vous pas ? Pour ma part, je n'ai guère d'explications, si ce n'est que les gens (au sens large du terme) en ont rien à foutre d'écouter du son... Spotify et Deezer ne leur semblent pas être fondamental ces derniers temps, en tout cas moins massivement... Je ne sais pas...
Quant à ceux qui écoutent encore de la musique sur des formats physiques, en écoutent-ils plus avec ce confinement ? Dans tous les cas ils ne peuvent pas en acheter. Il est très difficile de se faire livrer un vinyl ou un Cd aujourd'hui, et les disquaires sont fermés... Peut être du coup se mettent-ils au streaming...? (je rigole)... Ou alors téléchargent-ils à mort...?Ou bien, ils redécouvrent leurs discothèques, en réécoutant des disques abandonnés depuis longtemps, car trop préoccupés par l'empilement des objets. On nous dit que l'industrie du disque est menacée (alors son lot d'aides se met en place)... Et j'ai envie de dire tant mieux...
Mon propos initial n'était pas de réfléchir sur la consommation de la musique en temps de confinement. Il y a des tas "d'experts" qui y réfléchissent et qui nous en écrivent des pleines pages... Je n'apporterais pas d'éclairage nouveau. Pour mon cas personnel, avec ce confinement, j'écoute mes vinyls et mes Cds avec encore plus d'insistance. J'en ai tout simplement le temps. Normalement, je bosse comme un connard, mais là du coup j'ai du temps à revendre. Je réécoute 6 fois les mêmes albums, je redécouvre des trucs, je comprends mieux certaines galettes, je me nourris comme il y a bien longtemps je ne l'avais fait (attention à l'indigestion). J'en profite aussi pour faire du vide, dans cette accumulation de musique, dans cet empilement... Je dégage ce qui ne m'intéresse plus, des trucs pour lesquels je n’éprouve plus aucun intérêt... Notamment tout ce qui concerne l'expérimental, qui m'apparaît désormais comme de la branlette sans nom...
Pendant ces jours de tri, d'écoute active, de (re)découverte, j'ai pu faire aussi quelques prospectives, me dire quel disque il me faudrait, quel disque je n'avais pas, quelle discographie faudrait-il que je finalise... Il y en a tant, que j'en remplis des carnets. C'est plus facile pour moi, comme un pense bête... En regardant sur le net leur disponibilité à tout ces disques, je me suis aperçu (je le savais déjà un peu) qu'en format vinyl, la plupart était inabordable... J'ai été disquaire de 2013 à 2018... Et j'ai pu constaté cette folie du prix du vinyl. Cela fait un moment que ça dure, mais cela s'est accéléré avec le retour en grâce du vinyl. Une spéculation sans précédent est désormais en cours autour de l'objet vinyl. Essayez d'acheter un disque vinyl de Dinosaur JR, ou des Pixies, ou d'Afghan Whigs ou dans le Hip Hop, en original et alors c'est le coup de bambou. Le coup de massue même... D'où la politique de la réédition, pas toujours très heureuse d'ailleurs... Je suis un passionné du format vinyl depuis longtemps, depuis mon adolescence "pour l'objet essentiellement et tout le tra la la qu'il y a autour), mais il faut bien avouer qu'aujourd'hui, si je devais me faire une discothèque je n'achèterai pas de vinyls... Vous allez me dire "ça dépend de ce que l'on écoute", c'est sur. Entre un original de Jesus Lizard et un de Police, c'est pas le même prix. Ce n'était pas le même tirage non plus bien sur, pas le même nombre de vente non plus. Tout ce qui est rare, est cher depuis toujours. Mais là cela prend des proportions inouïes, presque indécentes (et avec le port je vous explique pas). Alors faire sa discothèque en vinyl relève du défi. Seul ceux qui ont du fric ou ceux qui par chance trouvent un truc pour une somme modique y arrivent. Qui sait vous pouvez avoir quelques espoirs de trouver un Stars of the lid pour trois francs six sous, ou un Pale Saints pour que dalle, ou le premier Gang of Four pour rien... ça peut faire parti d'une quête, et vous pouvez vous contenter de fichiers mp3 en attendant. Chacun voit midi à sa porte...
Ce qui est intéressant, pour le coup c'est d'observer en parallèle le marché du Cd. Ce dernier s'est effondré. Le compact ne vaut strictement plus rien ou presque. Le retour du vinyl, contre toute d'attente, l'a totalement relégué, comme format hasbeen et au rebut de la musique, presque pire que la cassette. D'une époque où il était encensé et considéré comme le format universel, le voilà pauvre objet remplissant des solderies entières. Vous pouvez désormais aller avec une brouette acheter des Cds, avec quelques euros vous pouvez presque la remplir. Niveau son, le Cd est un format excellent. On ne peut pas le contester. Niveau "look", bien sur ce n'est pas pareil qu'un vinyl, ce n'est pas la même esthétique du disque visible et qui tourne sur sa platine... Mais ce n'est pas non plus un objet absolument dégueulasse. La cassette l'était bien plus... C'est là où je voulais en venir... Ce qui compte c'est écouter de la musique, et aujourd'hui acheter des cds est une solution raisonnable et raisonnée pour son portefeuille et de manière plus philosophique pour éviter d'alimenter le capital et de participer à la spéculation ambiante. Parole d'ancien disquaire...
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